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cecile1014

Est-ce vraiment mal d'être égoïste?


Quel plaisir d’aider ! J’ai choisi le métier de coach car il me permettait d’aider les gens, comme certains m’ont aidé quand je traversais des phases de transitions difficiles dans ma vie, ou parfois, comme j’aurais aimé que l’on m’aide.


Parce qu’il faut être honnête, je ne crois pas que qui que ce soit aide son prochain par pure générosité de cœur. Je crois que le fait d’aider son prochain est égoïste, on aide pour le bonheur que ça nous apporte, la sensation d’accomplissement. Même le fait de voir et de recevoir de la gratitude est égoïste. Et où est le mal ? Est-ce vraiment si grave que ça de se faire plaisir quand on fait plaisir ? Est-on une mauvaise personne si l’aide apportée ne représente pas une douleur, une contrainte, un sacrifice ? Le fait de tirer parti du geste d’assistance est-il vraiment diabolique ?

Pourquoi penser que le fait d’aider et le bonheur sont incompatibles ? Pourquoi croire que se sacrifier nous rendra heureux ? Ou encore qu’il est plus important, plus noble, de se sacrifier que d’être heureux. Le sacrifice a une connotation tellement violente, noire… Après tout, ne parle-t ’on pas de sacrifice humain ? Un rituel par lequel on met fin à la vie d’une autre personne dans le but d’obtenir une compensation… pas très positif tout ça…. Un principe par lequel une personne doit perdre quelque chose (dans la souffrance de préférence) pour qu’une autre gagne. Est-ce que ça marche vraiment ? Est-ce que la personne qui gagne est heureuse elle ?


Une mère, doit-elle faire le sacrifice de sa vie de femme parce qu’elle a décidé de tout donner à ses enfants? L’oubli d’une partie de soi-même est-il nécessaire au don ? Le don devient-il par conséquent une sorte de dette qui pèse, de manière consciente ou inconsciente, sur celui qui le reçoit ?


Cette notion de sacrifice dans la souffrance ne rend personne heureux…. En tout cas, pas de manière pérenne. Alors pourquoi ne pas essayer d’être un peu égoïste ? Attention, pas égoïste dans le sens « je ne vis que pour moi, et les autres vont se faire voir » ! je parle d’égoïsme mesuré, qui permet de donner aux autres et de se donner à soi-même, qui vous permet de vous faire plaisir tout en faisant plaisir… l’égoïsme positif, qui vous permet d’être généreux, sans pour autant laisser votre générosité empiéter sur vos limites et ce qui est important pour vous. Celui qui vous permet d’aider, et de vous sentir bien d’avoir aidé, sans pour autant vous donner l’impression de vous sacrifier. Pourquoi ne pas l’appeler « l’égobonnisme », parce que c’est un égoïsme bon pour vous et pour les autres.


Alors comment faire pour décider d’être « égobonniste » ? Pourquoi ne pas commencer par se poser les questions « est-ce que ça me fera plaisir d’aider ? Est-ce que si je passe quelques minutes de mon temps à aider, j’aurais perdu mon temps ? ou est-ce que ça peut lui faire plaisir, l’aider à avancer ? »


Aujourd’hui, après avoir laissé mon neveu au contrôle de sécurité de l’aéroport, je suis passée à la librairie du terminal (j’adore regarder tous les gadgets en vente pour les voyageurs). Pendant que j’attendais pour régler mon nouveau cahier (j’adore aussi les cahiers…), un monsieur (un jeune retraité), avec un accent qui me semblait américain, était en train d’acheter une carte SIM prépayée. Quand il a demandé à la caissière s’il était censé l’installer lui-même, elle lui a répondu assez sèchement que c’était le cas. Il a essayé de l’apitoyer en lui disant qu’en temps normal ses enfants l’auraient aidé, mais elle l’a ignoré et est passé au client suivant. Bien sûr, je comprends tout à fait que la caissière n’ait pas le temps de l’aider, et que ce n’est pas dans ses attributions. Cependant, elle aurait peut-être pu le rassurer sur le facilité de la manœuvre…. Enfin bon…


Une fois que j’avais payé mon cahier, j’ai aperçu en sortant le monsieur assis sur un des sièges du hall de l’aérogare. Il avait l’air un peu perdu face à la tâche qui l’attendait. A ce moment, je me suis dit « est-ce que je suis pressée ? ai-je envie d’aider ? est-ce que ma journée pourrait bénéficier d’avoir porté assistance à ce monsieur ? ». Mes réponses « non, oui, sans aucun doute !! »


Je me suis donc approchée de lui et je lui ai proposé de l’aider. Quel bonheur de lire le soulagement sur son visage ! Grâce à mon aide, il a pu appeler sa fille pour la rassurer sur le fait qu’il était bien arrivé, il a été rassuré lui-même sur le fonctionnement de sa nouvelle carte, et il a pu aller chercher sa voiture de location en sachant qu’il était accessible par téléphone et pouvait aussi avoir accès à internet lors de son déplacement.


Et moi alors ? « Egobonnistement », j’ai pu pratiquer mon anglais (il était en fait canadien), j’ai pu faire une de mes activités préférées (jouer avec un téléphone portable, j’adoooore les gadgets) et j’ai fait une rencontre qui m’a inspirée à m’assoir et à écrire ce texte, tout en souriant et en me sentant fière d’avoir pu aider. Et pour le cadeau bonus, le sourire et la gratitude de ce monsieur qui aura peut-être grâce à mon geste une anecdote rigolote à raconter ! 😉


Maintenant, juste pour le fun, et si on imaginait qu’au lieu d’aider ce monsieur, j’avais décidé de passer mon chemin, juste parce que, comme il arrive souvent pour beaucoup de gens (moi y compris quand je suis de mauvaise humeur), ça n’était pas vraiment mon problème…. D’après vous, quels auraient été les résultats ?


Pour le monsieur : il essaie pendant quelques minutes d’ouvrir la trappe de la carte SIM de son téléphone sans l’outil adéquat (j’ai découvert aujourd’hui qu’une boucle d’oreille peut avoir plusieurs utilisations !), et comme il a réservé une voiture et qu’il ne veut pas perdre sa réservation, il abandonne sans pouvoir appeler sa fille, sans moyen de communiquer en voyage dans un pays qu'il ne connait pas... etc. Par effet boule de neige, sa fille va s’inquiéter jusqu’à ce qu’il puisse à nouveau communiquer…. bien évidemment, il y a des dizaines de possibilités de ce qui aurait pu se passer, mais vous voyez le thème.


Pour moi : je passe mon chemin, et je fais ce que j’avais prévu de faire, c.à.d. aller m’assoir sur un banc avec ma boisson pour attendre que l’avion de mon neveu décolle, en attendant une inspiration qui ne serait probablement pas venue, et j’aurais donc passé le temps à regarder mon téléphone ou à jouer au solitaire… rien de bien productif ou nourrissant, et j’aurais surement trouvé le temps très long …


Bien sûr, le fait de ne pas avoir aidé ce monsieur ne m’aurait pas déprimée, ou rendue triste. Ça n’aurait pas changé le cours de ma journée de manière négative…. Mais pourquoi rater une occasion de faire preuve « d’égobonnisme » et d’apporter de la positivité, de la satisfaction, de la fierté, un sourire, voir un rire, et de faire d’une bonne journée, une excellente journée ??!!


Je ne vois pas de raison, et vous ?

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